Arthrose du gros orteil – symptômes, diagnostic et traitement

La première articulation métatarsophalangienne (MTP) du gros orteil est l’articulation du pied la plus fréquemment touchée par l’arthrose. Dans des termes plus médicaux, on parle d’hallux rigidus pour désigner l’arthrose du gros orteil. Il n’existe pas d’évaluation précise de la prévalence de l’arthrose du gros orteil et le taux de prévalence varie de 2,5 à 39% selon les études. L’arthrose du gros orteil touche essentiellement les adultes âgés de 50 ans et plus.

Symptômes de l’arthrose du gros orteil

Le symptôme principale de l’arthrose du gros orteil est la sensibilité. On peut ressentir plus de douleur quand un poids est mis sur le pied, par exemple en marchant ou en courant. 

Les symptômes les plus fréquents de l’arthrose du gros orteil :

  • Gros orteil douloureux (à la fois pendant l’activité et une fois au repos)
  • Mobilité réduite (difficulté à plier l’orteil, par exemple)
  • Gonflement
  • Difficultés à marcher

Le gros orteil peut aussi avoir tendance à s’appuyer sur les autres orteils, ce qui peut créer un oignon (hallux valgus). Cela va encore augmenter la douleur en marchant. Les oignons sont des protubérances osseuses qui se forment sur le côté du gros orteil pour différentes raisons. Avec le temps, les oignons peuvent être la cause d’orteils en griffe. La griffe d’orteil est un orteil tordu à côté du gros orteil. 

Si vous ressentez l’un de ces symptômes, le mieux est de prendre rapidement rendez-vous avec votre médecin.

Les facteurs de risque à prendre en compte

Il n’y a pas une cause unique au développement de l’arthrose mais différents facteurs de risque qui entrent en jeu. Le principal facteur de risque est un traumatisme lié à une blessure (comme une entorse, une fracture ou un choc). La recherche montre que la goutte, une inflammation des articulations, augmente le risque d’arthrose dans le gros orteil. Les facteurs de risque plus généraux de l’arthrose incluent les blessures, la génétique, l’obésité et le genre (prévalence plus forte chez les femmes). Comme notre pied soutient et équilibre l’ensemble du corps, un surpoids ajoute une forte pression sur l’ensemble du pied.

Diagnostic de l’arthrose du gros orteil

On a tendance à diagnostiquer l’arthrose avec une radiographie. On pense encore à tort que cette méthode est indispensable pour établir un diagnostic. Pourtant, selon l’Organisation Mondiale de la Santé et les recherches internationales récentes, le diagnostic de l’arthrose est effectué par un kinésithérapeute ou un médecin généraliste en évaluant les antécédents médicaux du patient, sa capacité articulaire et son niveau de douleur. 

Le professionnel de santé va également prendre en compte l’ensemble des facteurs de risque de l’arthrose et les garder à l’esprit au moment de poser son diagnostic. Si vous ressentez des douleurs ou des raideurs dans votre gros orteil et que vous pensez avoir de l’arthrose, prenez rendez-vous avec votre médecin afin de recevoir le bon diagnostic.

Traitement de l’arthrose du gros orteil

Le traitement de première intention de l’arthrose du gros orteil implique l’utilisation d’orthèses plantaires, de semelles amortissantes et de chaussures orthopédiques. Ce type de chaussures conçues avec des semelles adaptées peut soutenir le pied et ainsi soulager la douleur dans le gros orteil causée par l’arthrose. Les orthèses de pied, qui sont des semelles de chaussure sur-mesure, permettent également de réduire la douleur articulaire dans le gros orteil.

Des exercices personnalisés ciblant le pied et le gros orteil, supervisés par un kinésithérapeute, peuvent aider à renforcer l’orteil et à réduire les douleurs et la raideur. Toutefois, il n’y a pas de preuve scientifique concernant l’efficacité de l’exercice pour l’arthrose du gros orteil.

Les bâtons de marche et les bandes médicales peuvent aussi soulager les symptômes de certains patients. 

En plus de ce traitement de première intention, si la douleur devient insupportable, on peut utiliser des anti-douleurs sans ordonnance sur de courtes périodes de temps. Vous devez toujours consulter votre médecin avant de prendre ce type de médicaments afin d’éviter les effets secondaires et les interactions médicamenteuses.

Autres méthodes de traitement

Si le traitement de première intention ne permet pas de soulager les symptômes, on peut avoir recours à d’autres traitements. 

Des injections de cortisone sont parfois utilisées en complément pour traiter les cas les plus sévères d’arthrose du gros orteil. Ces injections ne permettent que de soulager la douleur sur une courte durée et doivent être administrées par un orthopédiste, un rhumatologue ou un médecin de médecine physique et de réadaptation. Il faut utiliser les injections de cortisone avec précaution et seulement quand l’exercice physique n’a pas permis de soulager les symptômes, car un excès d’injection risque d’endommager plus encore l’articulation. 

Dans de rares cas, un recours à la chirurgie peut être nécessaire. Si une intervention chirurgicale peut offrir de bons résultats à de nombreux patients, elle n’est jamais sans risque. La chéilectomie est l’intervention chirurgicale la plus courante pour l’arthrose du gros orteil. Une chéilectomie consiste à retirer l’excès d’os de l’articulation de l’orteil. Les autres interventions possibles sont l’ostéotomie et la chirurgie de fusion articulaire. La plupart de ces interventions sont réalisées sous anesthésie locale.