Arthrose du pied – symptômes, diagnostic et traitements
L’arthrose peut toucher toutes les articulations de notre corps. Il est courant de développer de l’arthrose au niveau du pied. La recherche estime qu’environ 16 à 17% des adultes de 50 ans ou plus présentent des symptômes d’arthrose du pied.
Les formes les plus fréquentes touchent le gros orteil et la cheville
Le pied comporte 33 articulations qui peuvent toutes être concernées par l’arthrose. Les articulations les plus touchées sont toutefois celles du gros orteil et de la cheville. Toutefois, les données sur l’arthrose du pied et de la cheville sont rares. Il n’existe pas d’estimations claires de la prévalence de l’arthrose dans ces articulations. Selon les études, le taux de prévalence varie entre 1 et 8,8% de la population pour l’arthrose de la cheville et entre 2,5 et 39% pour l’arthrose du gros orteil (l’hallux).
Symptômes de l’arthrose du pied et de la cheville
Le symptôme principal de l’arthrose du pied et de la cheville est une douleur dans l’articulation affectée. Cette douleur est souvent invalidante. Elle a en effet des conséquences sur tous les mouvements qui impliquent de mettre du poids sur le pied. On peut donc avoir des difficultés à marcher, courir ou se lever.
Les symptômes les plus courants de l’arthrose du pied et de la cheville :
- Douleur (surtout à l’appui)
- Raideur
- Gonflement
- Claudication (boîter)
- Instabilité et déséquilibre
- Oignons (pas forcément liés à l’arthrose)
Si vous ressentez l’un de ces symptômes, le mieux est de prendre rapidement rendez-vous avec votre médecin.
Facteurs de risque
Il n’y a pas une cause unique au développement de l’arthrose du pied et de la cheville. Certains facteurs de risque peuvent contribuer au développement de cette maladie articulaire.
Le principal facteur de risque pour l’arthrose de la cheville est une blessure préalable au niveau du pied. Plus de 70% des cas d’arthrose de la cheville sont des cas d’arthrose post-traumatique. Les facteurs de risque de l’arthrose, pour toutes les articulations, sont les blessures, le facteur héréditaire, l’obésité et le genre. La prévalence est en effet plus élevée chez les femmes. Comme notre pied soutient et équilibre l’ensemble du corps, un poids excessif du corps exerce une forte pression sur le pied et la cheville.
Une structure inhabituelle des pieds est aussi un facteur de risque pour l’arthrose du pied. On parle notamment des pieds plats ou creux.
Diagnostic
On a tendance à diagnostiquer l’arthrose avec une radiographie. On pense encore à tort que cette méthode est indispensable pour établir un diagnostic. Pourtant, selon l’Organisation Mondiale de la Santé et les recherches internationales récentes, l’arthrose doit être diagnostiquée par un médecin en évaluant les antécédents médicaux du patient, sa capacité articulaire et son niveau de douleur.
Le professionnel de santé va également prendre en compte l’ensemble des facteurs de risque de l’arthrose et les garder à l’esprit au moment de poser son diagnostic. Si vous ressentez des douleurs ou des raideurs dans le pied et que vous pensez avoir de l’arthrose, prenez rendez-vous avec votre médecin généraliste ou un kinésithérapeute afin de recevoir le bon diagnostic.
Traiter l’arthrose du pied et de la cheville
Le traitement de première intention de l’arthrose du pied et de la cheville comprend une éducation thérapeutique du patient, des exercices physiques personnalisés qui ciblent le pied et une perte de poids (si nécessaire).
Les exercices personnalisés sont supervisés par un kinésithérapeute, en cabinet ou en télésoin. Le recours à l’exercice a fait ses preuves pour soulager les symptômes de l’arthrose du pied et de la cheville.
Il faut constamment adapter les exercices du pied aux douleurs et à la capacité physique du patient. Ces exercices personnalisés permettent de soulager la douleur, d’améliorer la capacité articulaire du pied et sa mobilité.
En plus de ce traitement de première intention, si la douleur devient insupportable, on peut avoir recours à des anti-douleurs sans ordonnance sur de courtes périodes de temps. Vous devez toujours consulter votre médecin avant de prendre ce type de médicaments afin d’éviter les effets secondaires et les interactions médicamenteuses.
Autres méthodes de traitement
Pour soutenir le pied et soulager la douleur de l’arthrose, on peut porter des chaussures confortables qui absorbent les chocs ou des chaussures avec des semelles spécialement conçues pour l’arthrose. Les orthèses plantaires, des semelles conçues sur mesure, permettent de réduire les douleurs articulaires au niveau du gros orteil.
Les bâtons de marche et les bandes médicales peuvent aussi soulager les symptômes de certains patients.
Si les exercices personnalisés comme les semelles spécialisées ne permettent aucune amélioration des symptômes, d’autres traitements peuvent être envisagés.
Les injections de cortisone peuvent servir de complément dans les cas d’arthrose sévère du pied et de la cheville. Ces injections ne permettent que de soulager la douleur sur une courte durée et doivent être administrées par un orthopédiste, un rhumatologue ou un médecin de médecine physique et de réadaptation. Les injections de cortisone doivent donc être utilisées avec précautions et seulement quand l’exercice physique n’a pas permis de soulager les symptômes, car un excès d’injection risque d’endommager plus encore l’articulation.
Dans de rares cas, un recours à la chirurgie peut être nécessaire. Si une intervention chirurgicale peut offrir de bons résultats à de nombreux patients, elle n’est jamais sans risque. Pour l’arthrose du pied et de la cheville, les interventions les plus courantes sont la fusion articulaire et la chirurgie de remplacement articulaire. Si l’arthrose touche le gros orteil, on privilégie plutôt la chéilectomie, intervention visant à retirer l’excès d’os de l’articulation de l’orteil.