Arthrose du pouce – symptômes, diagnostic et traitements

L’arthrose du pouce (aussi connue sous le nom d’arthrose de l’articulation carpométacarpienne) est une forme commune d’arthrose de la main. L’articulation carpométacarpienne se situe à la base du pouce, là où le pouce rencontre le poignet.

Symptômes de l’arthrose du pouce

Les symptômes habituels de l’arthrose du pouce sont la douleur et une raideur à la base du pouce. Il peut devenir difficile de pratiquer des activités qui impliquent un mouvement de préhension ou de pincement, comme tourner une clé ou ouvrir une boîte de conserve.

Les symptômes les plus courants de l’arthrose du pouce : 

  • Douleur à la base du pouce
  • Sensibilité
  • Raideur dans le pouce
  • Gonflement
  • Force de préhension réduite
  • Sensation de grincement dans le pouce (stade avancé de la maladie)
  • Protubérances osseuses sur le pouce

Si vous ressentez l’un de ces symptômes, le mieux est de prendre rapidement rendez-vous avec un kinésithérapeute ou votre médecin généraliste.

Les facteurs de risque

Il n’y a pas une cause unique à l’origine de l’arthrose du pouce. Différents facteurs contribuent au développement de cette maladie articulaire. Les principaux facteurs d’arthrose du pouce sont l’âge, le facteur héréditaire, le genre (prévalence plus forte chez les femmes) et l’obésité. Le développement de l’arthrose du pouce est aussi plus commun chez les femmes ménopausées.

Les autres facteurs de risque pour l’arthrose des doigts sont les blessures aux doigts (fractures, dislocations, lésions des ligaments), les sports extrêmes qui demandent beaucoup de force dans les mains (l’escalade, par exemple) et les métiers qui impliquent des mouvements répétitifs de la main (comme la coiffure ou le massage).

Comment l’arthrose du pouce est-elle diagnostiquée ?

On a tendance à diagnostiquer l’arthrose avec une radiographie. On pense encore à tort que cette méthode est indispensable pour établir un diagnostic. Pourtant, selon l’Organisation Mondiale de la Santé, le diagnostic de l’arthrose doit être issu d’une évaluation des antécédents médicaux du patient, de sa capacité articulaire et de son niveau de douleur. À un stade avancé, il est plus facile de détecter l’arthrose de la main à l’œil nu car l’articulation est souvent gonflée ou déformée. 

Le professionnel de santé va également prendre en compte l’ensemble des facteurs de risque de l’arthrose et les garder à l’esprit au moment de poser son diagnostic. Si vous ressentez une douleur ou une raideur à la base de votre pouce, dans vos doigts ou dans votre poignet et que vous pensez avoir de l’arthrose, prenez rendez-vous avec votre médecin afin de recevoir le bon diagnostic.

Traiter l’arthrose du pouce

Le traitement de première intention de l’arthrose du pouce comprend une éducation thérapeutique du patient (comprendre la maladie) et des exercices personnalisés ciblant les articulations du pouce. Ces exercices personnalisés doivent être supervisés par un kinésithérapeute, en cabinet ou en télésoin. Les kinésithérapeutes et ergothérapeutes peuvent aussi vous donner des conseils pratiques pour faciliter vos activités du quotidien grâce à des équipements adaptés et l’utilisation d’appareils orthopédiques ou d’attelles. 

Il existe différents types d’équipements destinés à soulager le quotidien des patients touchés par l’arthrose du pouce. On peut utiliser des ouvre-bocaux et des ouvre-boîtes, des presse-tubes ou encore des ciseaux adaptés. Une attelle de pouce ou de poignet peut aussi soulager les symptômes de certains patients. 

Les exercices du pouce sont à adapter constamment aux douleurs et à la capacité physique du patient. Ces exercices personnalisés permettent de soulager la douleur, d’améliorer la force de préhension et de travailler l’amplitude de mouvement. 

En complément de ce traitement de première intention, et si la douleur est trop forte, des anti-douleurs sans ordonnance peuvent être utilisés sur de courtes périodes de temps. Vous devez toujours consulter votre médecin avant de prendre ce type de médicaments afin d’éviter les effets secondaires et les interactions médicamenteuses.

Autres méthodes de traitement

Si le traitement de première intention ne permet pas de soulager les symptômes, il peut être nécessaire de recourir à d’autres méthodes de traitement. 

Les injections de cortisone peuvent parfois être utilisées comme complément. C’est notamment le cas pour les formes sévères d’arthrose de la base du pouce. Ces injections ne permettent que de soulager la douleur sur une courte durée. C’est un orthopédiste, un rhumatologue ou un médecin de médecine physique et de réadaptation qui les administrent. Les injections de cortisone sont toutefois à utiliser avec précautions. On y a seulement recours quand l’exercice physique n’a pas permis de soulager les symptômes. Un excès d’injection risque en effet d’endommager plus encore l’articulation. 

Une intervention chirurgicale pourra s’avérer efficace pour de nombreux patients, mais elle n’est jamais sans risque. Toute opération présente un risque d’infection ou d’échec. L’intervention la plus courante pour l’arthrose de la base du pouce est la trapézectomie. Au cours de cette intervention, on retire le trapèze (un petit os du poignet situé à la base du pouce). Les méthodes chirurgicales moins courantes pour l’arthrose du pouce sont la fusion articulaire et la chirurgie de remplacement articulaire. La plupart des opérations du pouce sont réalisées sous anesthésie locale.